Matthieu DUPHIL
Résumé
L'idée de départ est de travailler sur les affects dans les sciences de l'information et de communication. Je lis, produis et initie des travaux journalistiques depuis de nombreuses années. Au fil de ma carrière, j'ai dû apprendre à me soustraire à mes productions -ainsi que mes formateurs en école de journalisme ou à l'université me l'ont enseigné- à m'effacer derrière mon sujet. Les affects, les émotions, ils sont où ? Est-il satisfaisant qu'une absence apparente, un effacement ne soit finalement qu'une présence invisible, cachée voire camouflée ou niée ? le reportage de 2024 peut-il échapper à l'injonction de s'adresser à une sensibilité tous azimuts constituante d'un lecteur cible. Comme si la séduction du lecteur était acquise et que désormais l'entretien de la flamme entre l'information (et son traitement) était un moteur. Les choix d'entreprises, de sujets, d'angle, d'interlocuteurs ne sont pas le fruit d'un rapport vertical et immanent du journaliste à l'information. Il s'agit d'un précipité né du mélange d'une histoire intime et d'un positionnement dans un collectif, social et psychologique. Mais alors Dans toute chose écrite, jusqu'où est-il acceptable pour un auteur de contaminer son produit ?