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Iman-Alice MAPAKOU-DJEMBO

Équipe
Iman-Alice MAPAKOU-DJEMBO
Thèse : "De la marginalité à l'intégration : le renouveau du mouvement Ballroom au croisement de l'espace médiatique, politique et culturel à l'ère numérique", sous la direction de Valérie Devillard

Résumé

Cette thèse explore le processus de transformation de la scène Ballroom, une sous-culture née dans le Harlem des années 1960 au sein des communautés afro-américaines et latinos, qui évolue de la marginalité à une reconnaissance culturelle en France. Initialement créée en réaction à l'exclusion des concours de beauté traditionnels, la culture Ballroom combine performance artistique (notamment à travers le voguing) et réseaux de soutien pour ses membres. Aujourd'hui, cette scène s'impose de plus en plus dans l'espace médiatique et culturel dominant grâce à la mondialisation des échanges et à l'essor des réseaux sociaux comme Instagram et YouTube. Le projet de recherche interroge comment cette sous-culture, qui se caractérise par une transmission orale et un fort sens de la communauté, parvient à préserver son identité face à une médiatisation croissante. Le Ballroom, autrefois marginal, est désormais reconnu dans des émissions de grande audience (comme Drag Race France ou Danse avec les Stars) et trouve sa place dans des institutions culturelles de renom en France. Des artistes issus de cette culture occupent désormais des espaces médiatiques autrefois inaccessibles, contribuant ainsi à la reconnaissance et à la valorisation des identités minoritaires. L'objectif central de la thèse est d'analyser comment la scène Ballroom en France, en tant que contre-culture, interagit avec les dynamiques politiques, culturelles et médiatiques locales. Ce projet se concentre sur la façon dont cette communauté marginalisée s'approprie les espaces numériques pour renforcer sa visibilité tout en maintenant ses valeurs contestataires. Il examine également les tensions entre l'intégration de la Ballroom dans la culture mainstream et la résistance qu'elle oppose aux normes sociales dominantes. Sur le plan méthodologique, la recherche adopte une approche ethnographique, combinant des entretiens avec des membres du mouvement Ballroom, des observations en ligne et hors ligne, et l'analyse des discours médiatiques. L'enquête se déroulera en plusieurs phases : une première année de révision de la littérature et de préparation de l'enquête de terrain, suivie d'une seconde année dédiée à la collecte des données empiriques, et une troisième année consacrée à la rédaction et à l'analyse des résultats. Ce cadre méthodologique vise à fournir une compréhension nuancée des dynamiques de pouvoir, de résistance et d'inclusion qui façonnent la scène Ballroom en France.