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Comment analyser les transformations des industries médiatiques et culturelles à l'heure des plateformes ?

Comment analyser les transformations des industries médiatiques et culturelles à l'heure des plateformes ?
Accordéons: 
Comment l’émergence du modèle des plateformes transforme-t-elle la position des acteurs traditionnels de la production et de la diffusion-distribution dans les secteurs médiatiques et culturels ?

Ces plateformes concernent tout à la fois la production et la diffusion de contenus artistiques, culturels, de divertissement ou d’information, prolongeant l’intrication entre les mondes médiatiques et les mondes de la culture. Ces transformations bouleversent les positions des acteurs traditionnels, que ce soit la télévision, la presse, l'industrie musicale, l’édition ou le cinéma, et conduisent ces derniers à adopter différentes stratégies, permettant de résister à ces transformations ou de les accompagner.

L’appréhension de ces acteurs par leurs modèles économiques permet de mettre en exergue les rapports de force engagés entre les différentes parties prenantes, comme dans le cas de l'audiovisuel par exemple, où l'on assiste à un affrontement entre pure players de la vidéo à la demande par abonnement et les Studios, conduisant ses derniers à se lier à une plateforme.

Ainsi, quelle place prennent ces plateformes dans l’économie de la production médiatique et culturelle actuelle ? Quels sont leurs leviers d’action économique (stratégies de coûts ? stratégies de prix ?) ? Comment les créateurs trouvent-ils /elles leur place entre les anciens et les nouveaux acteurs du secteur ? Dans quelle mesure ces nouveaux modèles marquent-ils une nouvelle convergence entre les industries culturelles et médiatiques ? Quels sont leurs effets sur la diversité des biens offerts ? Et sur le partage de la valeur entre les différents acteurs concernés ?

Comment les nouveaux usages des plateformes redéfinissent-ils les contours de la production, de l'intermédiation et de la consommation ?

Au-delà des études classiques des usages et des pratiques informationnelles et culturelles traditionnellement traitées au Carism, le phénomène de plateformisation permet plus spécifiquement d'interroger l'essor de la participation des publics, notamment parce que plusieurs de ces plateformes facilitent grandement à la fois la production et l'intermédiation des contenus pour et par les usagers ordinaires.

D'une part, ces usagers des plateformes participent à la production de contenus en général, comme c'est le cas des youtubeurs de fictions, des créateurs de musiques sur Soundcloud ou des partie-prenantes de la "réinformation" grâce à la diminution des barrières à l'entrée : comment expliquer le saisissement des plateformes par certains usagers et pas par d'autres ? Comment se distribuent les rôles de producteur·ice et de consommateur·ice sur ces plateformes ?

D'autre part, ces plateformes permettent-elles de contourner les intermédiaires traditionnels, qu'ils soient journalistes, experts ou critiques, avec l'essor de nouvelles formes de prescriptions en déplaçant une partie du travail d'intermédiation auprès des usagers (évaluations, commentaires, notes, avis, conversion, etc.). Dans quelle mesure ces contributions "profanes" transforment-elles les pratiques informationnelles et culturelles ? Vers quels biens et contenus ces contributions profanes orientent-elles les autres usagers ? Comment expliquer la résilience de certains intermédiaires traditionnels dans ces nouvelles configurations ?

Comment ces transformations affectent-elles le champ médiatique du point de vue des dispositifs, des contenus et des expériences spectatorielles ?

Ces mutations socio-économiques ont des répercussions sur l’expansion du champ médiatique (Lafon 2021, Jost 2019), et plus particulièrement sur celui de l’audiovisuel dont les contenus circulent désormais sur des canaux démultipliés, parfois parallèles. Puisqu’un même contenu peut être consommé à la fois dans le cadre d’une programmation linéaire et de façon asynchrone, les relations symboliques qui unissent une catégorie de public à un type de média, puis à un objet audiovisuel (Soulez 2022) ne peuvent plus être pensées de façon exclusive, nécessitant leur réévaluation.

Dans un contexte global qui mêle pratiques collectives traditionnelles et pratiques de plus en plus personnalisées, que peut nous apprendre cette forme d’émancipation des spectateurs du point de vue des dispositifs d’une part, et des (ré)inventions formelles des contenus, concurrencés par la circulation de nouvelles formes d’expression, d’autre part ? Comment, face à la multiplication des incitations à participer (Ségur 2022), les formes et les performances des expériences spectatorielles se redéfinissent-elles ?

Et plus généralement dans quelle mesure, sous l’effet du jeu des circulations intermédiales, le renouvellement des formes et des récits audiovisuels réagence-t-il les cadres de la confiance et de la croyance à l’égard des médias ? 

L’essor du modèle des plateformes (Poell, Nieborg & Duffy, 2022) a transformé les industries culturelles et médiatiques à plusieurs égards. Sur un plan économique, ces plateformes sont situées au sein de marchés bi-face ou multi-faces (Jean-Charles Rochet et Jean Tirole, 2003, Jean Tirole, 2016), en servant d'intermédiaires entre différents acteurs, à la fois producteurs, distributeurs et/ou consommateurs, permettant de mettre en place de nouvelles formes d’échanges qu'il s'agisse du déplacement du travail vers les usagers, de l'essor du financement participatif pour produire des biens culturels ou de l'essor du modèle serviciel à la place de l'achat à l'unité. Sur un plan socio-technique, elles allient un certain nombre d’innovations, en particulier avec l’essor de modèles algorithmiques permettant notamment de nouveaux appariements entre l’offre et la demande, mais posant de nombreuses questions sur l'effet de ces modèles sur la mise en visibilité des contenus. Ainsi, cet [axe/enjeu… etc.] propose de s'interroger sur les conséquences des transformations des industries médiatiques et culturelles à l'heure des plateformes à trois égards : en étudiant les stratégies d’adaptation des acteurs traditionnels de la production culturelles et médiatiques, en analysant le renouvellement des usages et pratiques des publics qui se placent en concurrents des producteurs et intermédiaires traditionnels, et enfin en décrivant l'émergence de nouveaux modèles socio-techniques par l'analyse des dispositifs et contenus.

Ces plateformes concernent tout à la fois la production et la diffusion de contenus artistiques, culturels, de divertissement ou d’information, prolongeant l’intrication entre les mondes médiatiques et les mondes de la culture. Ces transformations bouleversent les positions des acteurs traditionnels, que ce soit la télévision, la presse, l'industrie musicale, l’édition ou le cinéma, et conduisent ces derniers à adopter différentes stratégies, permettant de résister à ces transformations ou de les accompagner.

L’appréhension de ces acteurs par leurs modèles économiques permet de mettre en exergue les rapports de force engagés entre les différentes parties prenantes, comme dans le cas de l'audiovisuel par exemple, où l'on assiste à un affrontement entre pure players de la vidéo à la demande par abonnement et les Studios, conduisant ses derniers à se lier à une plateforme.

Ainsi, quelle place prennent ces plateformes dans l’économie de la production médiatique et culturelle actuelle ? Quels sont leurs leviers d’action économique (stratégies de coûts ? stratégies de prix ?) ? Comment les créateurs trouvent-ils /elles leur place entre les anciens et les nouveaux acteurs du secteur ? Dans quelle mesure ces nouveaux modèles marquent-ils une nouvelle convergence entre les industries culturelles et médiatiques ? Quels sont leurs effets sur la diversité des biens offerts ? Et sur le partage de la valeur entre les différents acteurs concernés ?

Au-delà des études classiques des usages et des pratiques informationnelles et culturelles traditionnellement traitées au Carism, le phénomène de plateformisation permet plus spécifiquement d'interroger l'essor de la participation des publics, notamment parce que plusieurs de ces plateformes facilitent grandement à la fois la production et l'intermédiation des contenus pour et par les usagers ordinaires.

D'une part, ces usagers des plateformes participent à la production de contenus en général, comme c'est le cas des youtubeurs de fictions, des créateurs de musiques sur Soundcloud ou des partie-prenantes de la "réinformation" grâce à la diminution des barrières à l'entrée : comment expliquer le saisissement des plateformes par certains usagers et pas par d'autres ? Comment se distribuent les rôles de producteur·ice et de consommateur·ice sur ces plateformes ?

D'autre part, ces plateformes permettent-elles de contourner les intermédiaires traditionnels, qu'ils soient journalistes, experts ou critiques, avec l'essor de nouvelles formes de prescriptions en déplaçant une partie du travail d'intermédiation auprès des usagers (évaluations, commentaires, notes, avis, conversion, etc.). Dans quelle mesure ces contributions "profanes" transforment-elles les pratiques informationnelles et culturelles ? Vers quels biens et contenus ces contributions profanes orientent-elles les autres usagers ? Comment expliquer la résilience de certains intermédiaires traditionnels dans ces nouvelles configurations ?

Ces mutations socio-économiques ont des répercussions sur l’expansion du champ médiatique (Lafon 2021, Jost 2019), et plus particulièrement sur celui de l’audiovisuel dont les contenus circulent désormais sur des canaux démultipliés, parfois parallèles. Puisqu’un même contenu peut être consommé à la fois dans le cadre d’une programmation linéaire et de façon asynchrone, les relations symboliques qui unissent une catégorie de public à un type de média, puis à un objet audiovisuel (Soulez 2022) ne peuvent plus être pensées de façon exclusive, nécessitant leur réévaluation.

Dans un contexte global qui mêle pratiques collectives traditionnelles et pratiques de plus en plus personnalisées, que peut nous apprendre cette forme d’émancipation des spectateurs du point de vue des dispositifs d’une part, et des (ré)inventions formelles des contenus, concurrencés par la circulation de nouvelles formes d’expression, d’autre part ? Comment, face à la multiplication des incitations à participer (Ségur 2022), les formes et les performances des expériences spectatorielles se redéfinissent-elles ?

Et plus généralement dans quelle mesure, sous l’effet du jeu des circulations intermédiales, le renouvellement des formes et des récits audiovisuels réagence-t-il les cadres de la confiance et de la croyance à l’égard des médias ?